La dématérialisation des services bancaires s’accélère avec l’arrivée en force des banques 100 % mobile. En effet, les néo banques créées par les entreprises de la FinTech continuent leur travail de sape ébranlant les acteurs traditionnels. Les FinTechs proposent des solutions alternatives pour gérer l’ensemble de ses paiements et le suivi de ses comptes bancaires, notamment via un Smartphone, des solutions qui font que le mobile menace la carte bancaire .
Les experts du cabinet Oliver Wyman estiment que le marché des paiements à un avenir radieux sur le vieux continent, puisque celui-ci se développera à un taux de croissance annuelle d’environ 7 %, et ce jusqu’en 2020. Un marché dont la taille est estimée à 38 milliards de dollars, et qui devrait passer à 55 milliards d’euros, ce qui forcément attise les appétits. Toutefois cette étude souligne que ce dynamisme va de pair avec d’importants changements pour les acteurs du secteur. Ainsi, au cœur de cette révolution qui va bouleverser les moyens de paiement, l’on trouve bien évidemment les incontournables Fintechs adeptes de nouvelles technologies et dont le vecteur favori reste le Smartphone.
Le paiement sur mobile menace la carte bancaire classique
D’autant plus que l’engouement pour le paiement instantané est voulu par le législateur, notamment la banque centrale européenne. Cette volonté de démocratiser le paiement par mobile menace la carte bancaire. En effet, les banques 100 % mobile offrent un nouveau moyen de paiement, effectuée sous forme de virements immédiats irrévocables de comptes bancaires à compte bancaire. Ce qui offre une opportunité unique pour les acteurs de la FinTech de remettre en cause le modèle économique de la carte bancaire classique.
Ainsi, les experts du cabinet Oliver Wyman soulignent l’engouement des clients dans les pays européens proposant déjà type de solution à leurs ressortissants. C’est notamment le cas de la Grande-Bretagne qui grâce à son service de paiement instantané lancé en 2008, a enregistré une croissance moyenne de 15 % des volumes de transactions chaque année entre 2012 et 2015.
Le mobile, un moyen de paiement garanti et sécurisé
Même si le mobile menace la carte bancaire classique, les premiers effets se font ressentir surtout sur les transactions en espèces. En effet, l’une des fonctions les plus appréciés par les particuliers avec le paiement mobile, c’est le paiement de personne à personne. D’ores et déjà, les commerçants leur emboîtent le pas, pour leur activité professionnelle, dans le sens où la majorité des virements de compte à compte via mobiles sont gratuits.
Contrairement aux transactions par carte bancaire qui entraînent inévitablement le paiement d’une commission. Un montant auquel il faudra aussi ajouter la location d’un terminal de paiement, le mobile peut communiquer directement avec la caisse du magasin. Enfin, le dernier avantage concerne la garantie du paiement pour le commerçant, puisqu’un paiement effectué via mobiles est irrévocable, ce qui n’est pas le cas avec une carte bancaire.
La riposte de Visa et MasterCard pour contrer le paiement instantané
Toutefois si le mobile menace la carte bancaire, les consommateurs ne modifient que lentement leurs habitudes en matière de consommation. Ainsi, selon le cabinet Oliver Wyman la carte bancaire a malgré tout de beaux jours devant elle, puisque l’on estime son taux de croissance en Europe de 8 % par an. Cela étant dit, la carte bancaire est en sursis, car la montée en puissance du paiement mobile est irrémédiable, tout comme la dématérialisation de la carte. Ce qui risque progressivement de faire basculer les consommateurs vers une nouvelle manière d’effectuer les paiements sans avoir à sortir leur petit bout de plastique.
Preuve que le mobile menace la carte bancaire, les deux réseaux ayant le monopole du système de paiement par carte bancaire se positionnent déjà sur le marché du paiement instantané. Visa ayant déjà lancé son service de transfert d’argent immédiat baptisé Visa direct. MasterCard a acquis en juillet 2016 pour 700 millions de livres sterling la start-up britannique VocaLink, qui dispose d’une plate-forme de paiement instantané.