Malgré le battage médiatique autour des solutions de paiement par mobile, et l’effort consenti par les banques pour proposer ces solutions novatrices à leurs clients. Force est de constater qu’en 2017 les solutions de paiement par mobile ne sont que très peu utilisées, semblerait donc que les clients ne soient pas encore tout à fait prêt à changer leurs habitudes. S’il est vrai que lors de chaque rupture technologique, il est difficile de prévoir l’accueil qui sera fait par les consommateurs. En ce qui concerne les solutions de paiement par mobile, il faut aussi prendre en compte la position des commerçants.
2017 l’année du paiement mobile ?
Selon un article récent du quotidien économique français les Échos, il semblerait bien que les commerçants soient tout aussi réticent que les clients à s’approprier cette innovation technique. Dans l’Hexagone, la vogue du paiement son contact, et solutions de paiement par mobile a démarré durant l’été 2016. C’est en effet le groupe bancaire BPCE banque populaire caisse d’épargne qui a intégré le premier la solution de paiement par mobile Apple pay. Lancée sous la forme de paiement sans contact PayLib, solution portée par un consortium de banques qui ne cessent de grandir et d’attirer de nouveaux établissements financiers. À ce titre, la nouvelle offre de Carrefour Banque devrait suivre cette tendance, il devrait en être de même pour la future Orange Bank.
Les solutions de paiement par mobile peinent à séduire
Malgré les communiqués optimistes, et même à la limite de la propagande des institutions financières, lorsque l’on regarde de plus près le taux de pénétration et d’utilisation des solutions de paiement par mobile, cela raconte une tout autre histoire. De la même façon que le lancement aux États-Unis d’Apple Pay était plutôt prometteur, grâce à un lancement accompagné pas une forte campagne marketing, l’engouement s’est relativement vite estompé une fois passée l’effet curiosité. Il semblerait donc que l’histoire se répète pour les solutions de paiement par mobile en France, les clients estimant que cette solution technique n’apporte pas de réels avantages, par rapport à la carte bancaire en plastique auquel ils sont habitués.
Comme nous venons de le voir, le rejet des solutions de paiement par mobile par les clients s’explique par un manque d’avantages flagrants par rapport aux moyens de paiement classique. Les commerçants pour leur part rejettent le paiement sans contact via Smartphone pour des raisons différentes. En effet, les solutions de paiement par mobile sont perçues à juste titre comme une menace, qui pourrait leur faire perdre la relation qu’ils entretiennent avec leurs clients.
En effet, car les nouvelles solutions de paiement, que ce soit le porte-monnaie virtuel, le compte sans banque, et autres solutions proposées par les néo banques mobiles déplacent le champ de bataille en faisant des données un enjeu vital. Au cœur des solutions et modèles économiques proposés par les acteurs de la FinTech, se trouve la capacité à gérer les transactions et leur contexte, toutes les données peuvent ensuite être décortiquées pour avoir une connaissance plus intime des utilisateurs.
Derrière cette lutte, se cache le contrôle du Big Data
Le Big Data n’en est qu’à ses débuts, l’on sait aujourd’hui qu’il existe de nombreuses opportunités de commercialiser les informations capturées par nos multiples dispositifs électroniques tous connectés à Internet. L’on peut dès lors, imaginer le risque pour les commerçants, si la solution de portefeuille virtuel Paylib décidait de mettre en œuvre un programme de fidélité. Les marques et les commerçants redoutent à juste titre les capacités de personnalisation de pertinence et d’efficacité que de tels systèmes permettraient sur l’ensemble de l’activité du consommateur.
Paradoxalement, les banques sont-elles aussi menacées par la poussée disruptive des Fintechs modifiant nos habitudes de paiement, car les géants de l’Internet et de l’électronique, comme Apple, Google, Amazon, Samsung et consorts déploient aussi leurs propres solutions. L’on comprend dès lors pourquoi la position des banques est ambiguë, puisqu’elles ne peuvent raisonnablement promouvoir les solutions de paiement via mobile, sans risquer d’être mise dans un corner.