La transparence sur les services bancaires est un chantier de taille, lors de son passage à Bercy en tant que ministre de l’économie, le président Emmanuel macron avait institué un mouvement pour simplifier le changement de compte bancaire. L’objectif étant de faciliter les démarches des clients afin de migrer leurs comptes bancaires vers un acteur jugé plus compétitif, cette mesure devait avoir pour effet collatéral de doper la concurrence, tout en limitant la captivité des titulaires de comptes. Car, lorsque les consommateurs sont persuadés à tort ou à raison que toutes les offres et services bancaires se valent, la question du changement d’établissement n’a plus de pertinence.
Et c’est justement là où le bât blesse, car en France il est très difficile de se faire une idée précise de la concurrence, la comparaison des prix est quasiment impossible. Outre-Manche, le régulateur britannique a su trancher le nœud gordien de la comparaison des prix, désormais les citoyens de Sa Majesté peuvent comparer de façon plus objective les offres bancaires. Fort de ce succès La « Financial Conduct Authority » (FCA) souhaite désormais améliorer la transparence sur les services bancaires. On aimerait qu’en France une démarche similaire soit conduite afin que l’ouverture d’un compte courant puisse effectuer sur des critères objectifs, tels que la grille tarifaire même si ce n’est pas le critère essentiel, et non des critères subjectifs, ou une publicité un peu trop agressive.
Transparence sur les services bancaires la France est en retard
La démarche de nos amis britanniques est un exemple dont pourrait s’inspirer la France, en effet, le régulateur britannique a commandé une enquête pour mieux cerner les attentes des clients des banques. L’enquête menée porte aussi bien sur les questions de fiabilité et sécurité, faciliter des démarches administratives, ou qualité des canaux de communication mis à disposition par l’institution financière. L’intérêt d’une telle enquête est de mieux identifier les indicateurs essentiels du point de vue des utilisateurs.
Le régulateur britannique ne s’est pas arrêté en si bon chemin dans sa croisade pour améliorer la transparence sur les services bancaires, celui-ci a lancé un 2e volet prenant la forme d’une consultation publique. L’idée est d’avoir l’avis du public sur la proposition d’imposer aux fournisseurs de comptes courants, compte sans banque (pour les particuliers et les entreprises) la diffusion régulière d’information sur leur qualité de service, de manière à offrir des moyens de comparaison toujours plus riches. Pour l’instant, 5 points de mesure spécifiques sont retenus dans ce cadre, parmi les plus de 30 envisagés.
Ainsi, les établissements bancaires devront communiquer le temps moyen nécessaire à l’ouverture d’un compte bancaire, mais aussi le temps pour implémenter les options disponibles, ou pour remplacer une carte bancaire perdue ou volée. Le volet sécurité devra fournir le nombre et le type d’incident majeur ayant frappé la banque ou l’institution financière. Cette initiative bien que salutaire n’est pas parfaite, car se pose la question de la sincérité des acteurs de la banque, puisque le modèle choisi est déclaratif, il n’est pas encore question de contrôle et de sanction en cas de fausse déclaration.
Une mesure qui devrait doper la concurrence
L’autorité de régulation des marchés financiers et produits bancaires britanniques ne limite pas son ambition à la simple publication d’informations consultables et compréhensibles par tout un chacun. La FCA a pour objectif que ces données soient également utilisables par les comparateurs d’offres bancaires en ligne, et autres tiers. Celle-ci mise sur les effets positifs d’indicateurs désormais visibles de tous, qui devraient logiquement inciter les banques à œuvrer pour les améliorer.
Dans une époque qui en fait pourtant une valeur primordiale, la transparence reste largement absente des institutions financières. Il ne faut donc pas s’étonner qu’un régulateur s’empare du sujet et leur force la main. L’autorité de la concurrence l’incite d’ailleurs à intervenir sur plusieurs autres sujets tout aussi critiques, par exemple sur les frais de découverts. Hors du Royaume-Uni, à défaut de contraintes, les nouveaux entrants de la FinTech peuvent également contribuer à éradiquer les traditions d’opacité…