La crise sanitaire a amplifié deux tendances qui existaient déjà, à savoir la réduction du paiement en cash et à fortiori, l’augmentation du paiement sans contact ; le champion du monde étant la Suède où le cash ne représente que 2% !
Deux acteurs majeurs ont intérêt à la fin du cash, tout d’abord les banques en raison des coûts que représentent les retraits aux DAB (Distributeurs Automatiques de Billets), 89 centimes d’euros par retrait en France. Ensuite les États, pour des raisons fiscales, le paiement en cash ne passant pas sous son radar.
À la faveur de l’épidémie de coronavirus, le plafond des paiements sans contact est passé de 30€ à 50 €, ce qui a profité aux éditeurs de cartes bancaire. Les deux principaux sont Visa et Mastercard qui se partagent 87% du marché mondial, 60% pour la premier et 27% pour le second.
Paiement dématérialisé et blockchain
Même si le paiement par carte a été privilégié pendant la crise, la fin du tourisme et des voyages pendant deux mois, a eu des conséquences néfastes pour les deux leaders du marché qui ont révisé à la baisse leur chiffre d’affaires pour 2020. Toutefois, lors de son Assemblée Générale du 16 juin, Mastercard a voté la distribution d’un dividende trimestriel de 40 centimes par action.
Parallèlement aux paiements dématérialisés, Visa et Mastercard s’intéressent de très près aux technologies blockchains et aux crypto-monnaies.
Après avoir rejoint dans un premier temps le projet Libra de Facebook, les deux entreprises ont décidé de faire marche arrière à la suite de complications avec le régulateur américain. Toutefois, même si Visa et Mastercard se sont retirés du projet de stablecoins de Facebook, les deux entreprises ne ferment pas totalement la porte à un retour au sein de ce projet ambitieux, mais qui est pour l’instant en stand-by.
Par ailleurs, les deux géants de la carte bancaire développent de nombreux projets en parallèle. Par exemple, Visa a déposé un brevet concernant la création d’une monnaie numérique stable sur la blockchain Ethereum à l’USPTO l’équivalent de l’INPI aux Etats Unis, considérant que ce type de projet pourrait réduire la volatilité des crypto-monnaies.
Visa & Mastercard entrent dans la danse
De son côté, Mastercard a rejoint ID2020, une initiative de Microsoft qui plaide pour l’identification numérique du milliard de sans-papiers et des réfugiés dans le monde. En plus de creuser le domaine de la blockchain et afin de rattraper son retard vis-à-vis de Visa, Mastercard a aussi récemment lancé en Europe, un nouveau programme intitulé « Fintech Express » permettant aux Fintechs de passer du stade de projet à celui de produit « en l’espace de quelques jours », notamment grâce à une procédure de réglementation simplifiée et à l’obtention d’une licence approuvée directement par le géant des paiements.
Ces dernières avancées pourraient être de bon augure pour les cours de Bourse des deux géants du service de paiements. Car, après un parcours impressionnant depuis trois ans, +180% pour Visa et +350% pour MasterCard, les titres ont plongé respectivement de -37% et -42% entre février et mars lors du krach boursier.
Ceci étant, depuis le 23 mars dernier, Visa a repris 43,8% et MasterCard 51,5% ce qui surperforme leur indice de référence, le S&P 500 progressant de 42,3% sur la période.