La néo banque britannique Starling Bank lors du salon Money 2020 à Copenhague au Danemark à la fin du mois de juin annonçait ses ambitions internationales. La mise en place progressive du Brexit ne semble pas inquiéter outre mesure l’équipe dirigée par Anne Boden, CEO de la néo banque Starling Bank. Le succès du leader allemand de la néo banque N 26 avec ses 300 000 utilisateurs, et désormais à la conquête des autres pays européens. Notamment la France un secteur en pleine expansion sur lequel N 26 enregistre près de 2000 nouveaux clients par semaine. Pour rappel, N 26 est une néo banque, elle est conçue pour un usage 100 % mobile. Une formule séduisante et moderne, puisque la licorne allemande enregistre désormais près de 1000 inscrits chaque jour sur le marché unique européen.
Afin de réussir son pari en réinventant la banque mobile first, la néo banque britannique Starling Bank mise avant tout sur l’analyse des données grâces à de complexes algorithmes capables de machine Learning. Si comme l’explique Anne Boden, CEO de la néo banque britannique Starling Bank « Nous utilisons des algorithmes de machine Learning pour permettre aux utilisateurs de prendre de meilleures décisions. Analyser les transactions quotidiennes des utilisateurs nous permet de leur faire des recommandations. Par exemple les alerter s’ils ont dépensé trop d’argent sur une période donnée »
Les banques traditionnelles vont dans le mur
L’expérience de cette dirigeante, avec plus de 30 ans au service du secteur bancaire a été à l’origine de l’idée fondatrice de sa start-up. Elle s’est rapidement rendue compte que les systèmes informatiques lourds et peu agiles constituaient le talon d’Achille des banques traditionnelles. Un handicape aggravé par l’évolution des attentes des consommateurs friands d’instantanéité et d’interactivité, toujours plus exigeants en matière d’expérience utilisateur. En 2014, elle fonde la néo banque britannique Starling Bank, une banque 100 % dématérialisée et dont les services peuvent être pilotés à travers une application sur Smartphone.
Le projet séduit et en 2016 la banque mobile first Starling Bank décroche une levée de fonds de 70 millions d’euros qui va lui permettre de continuer sa conquête de l’Europe, et de s’implanter en France. Un succès n’arrivant jamais seul, des discussions avancées sont en cours pour une nouvelle levée de fonds estimé à 40 millions de livres. Désormais, armé financièrement avec une expérience inestimable recueillie durant les 3 dernières années et demie, mais aussi inspiré par le succès rencontré par son homologue allemand N 26. L’offre de Starling Bank n’attend plus que le feu vert du régulateur.
Si l’histoire de la néo banque britannique Starling Bank, a indéniablement un parfum de success story. En février dernier quelques nuages sont amoncelés sur l’avenir radieux promis à la start-up anglaise. En effet, des divergences ont conduit 4 membres de l’équipe fondatrice acquitter la jeune pousse afin de monter leur propre entreprise. Le potentiel de clients à séduire pour les néo banque, compte sans banque, cartes bancaires prépayées et autre produits des Fintechs est immense surtout au Royaume-Uni. Un pays dans lequel 70 % des comptes courants sont contrôlés par les 4 plus gros acteur bancaires.
Money 2020, point de départ de la stratégie UE de Starling Bank
Si durant le salon Money 2020 la néo banque britannique Starling Bank a annoncé sa stratégie de développement en Europe. Elle a aussi annoncé à Copenhague que la licence bancaire délivrée par le régulateur lui permettra d’opérer dans toute l’union européenne. Joignant le geste à la parole, elle a aussi annoncé le lancement de son application mobile chez son voisin irlandais, là encore l’ombre du meilleur élève de la classe FinTech, l’allemand N 26 plane. En effet, la néo banque britannique Starling Bank mise sur ses API ouvertes qui vont lui permet d’intégrer sans couture de nouvelles fonctionnalités développées par des tiers. La majorité de l’imminente levée de fonds de 40 millions de livres devrait être affectée à ce volet Open API, mais aussi sur l’analyse automatique des données.
Tout d’abord disponible en Irlande, l’application mobile de Starling Bank sera déployé dans les autres pays européens, même si la liste des pays n’a pas encore été fixée dans le marbre. La France est évidemment une cible privilégiée, les citoyens français ayant un niveau d’épargne bancaire parmi les plus élevés d’Europe. S’il aura fallu près de 3 ans et demi à la jeune pousse britannique pour obtenir enfin une licence bancaire. La liste des pays dans lequel sera déployé l’application compte sans banque Starling Bank sera dévoilé au fur et à mesure lors des 18 prochains mois.
N26 Starling Bank mêmes recettes ?
Aujourd’hui la recette du succès d’une banque 2.0 est parfaitement connue, comme l’a montré la licorne allemande N 26. À savoir une offre bancaire regroupant un compte sans banque selon la formule banque mobile first pour l’accès et le pilotage des opérations, et d’une carte bancaire prépayée comme moyen de paiement (MasterCard dans le cas de Starling Bank). En effet, pour la plupart des Fintechs, elles ne sont pas autorisées à proposer du crédit, sauf celle ayant obtenu le précieux sésame : la licence bancaire. N 26 et Starling Bank disposent d’une licence bancaire, et leur application mobile permet de bloquer de débloquer sa carte bancaire, ou d’envoyer de l’argent à ses amis depuis son répertoire téléphonique, ou encore de suivre ses opérations en temps réel, de recevoir des alertes.
Pour se démarquer, la néo banque britannique Starling Bank met aussi au point un système d’analyse des données issues des transactions des utilisateurs de ses services bancaires. Ainsi, Anne Boden explique “Nous utilisons des algorithmes de machine Learning pour permettre aux utilisateurs de prendre de meilleures décisions. Analyser les transactions quotidiennes des utilisateurs nous permet de leur faire des recommandations. Par exemple les alerter s’ils ont dépensé trop d’argent sur une période donnée”.
Si la vision de la CEO de Starling Bank est tout à fait juste, car les utilisateurs d’aujourd’hui souhaitent un degré de personnalisation toujours plus élevé lors de leurs interactions avec leur banque. L’automatisation à travers un assistant virtuel capable de machine Learning devient une nécessité incontournable. L’intelligence artificielle trouve donc une application naturelle dans le conseil financier automatisé. Une démarche similaire avec l’intégration de Watson d’IBM pour fournir le conseil financier intégré dans l’application compte sans banque 100 % mobile Orange Bank.
L’open API, la Market place et l’intelligence artificielle
Une savante stratégie a été mise au point par Starling Bank pour se démarquer des nouveaux entrants, et de son probable adversaire numéro un en Europe N26. Reste à savoir si l’ensemble de ces ingrédients lui permettront de s’imposer alors que la concurrence s’intensifie aussi bien du côté des néo banques que des acteurs traditionnels. “La compétition est saine, rétorque Anne Boden. Pour nous, la concurrence ce n’est pas N26 mais les acteurs historiques“, concède-t-elle.
La néo banque britannique Starling Bank mise donc sur une Market place, la start-up utilisant une architecture ouverte basée sur des open API. Ce système permet d’agréger des briques technologiques conçues par des développeurs tiers. Starling Bank s’est d’abord concentré sur le développement et la spécialisation sur les systèmes de paiement instantané, le système de carte bancaire puis l’analyse des données.
Ces briques informatiques sont ensuite utilisables à travers son interface, dès lors une architecture open API permet de connecter d’autres services développés par la start-up ou par des tiers. Ce qui fait dire à Anne Boden que la banque aujourd’hui fonctionne selon un nouveau modèle, la banque moderne ne peut pas tout faire, elle doit impérativement se spécialiser sur quelques services. La Market place de Starling Bank permettra de regrouper toutes ces briques informatiques en micro services développé par des acteurs tiers.
Par exemple l’excellente solution de transfert d’argent international développé par transfert Wise, ou encore MoneyBox qui est un outil de gestion de patrimoine. Nul doute que lors de la conférence Money 2020 à Copenhague, la licorne britannique a dû identifier de nouvelles pousses qui lui permettront sûrement demain d’étoffer le catalogue de sa place de marché.
Les objectifs sont ambitieux, mais ne peuvent être atteint qu’avec une approche de type open banking. “Nous sommes la première banque à être conforme à la directive européenne PSD2 (directive qui obligera les établissements bancaires à ouvrir leur système pour rendre accessibles les mouvements liés aux opérations effectuées sur les comptes courants, ndlr)”, se targue Anne Boden. Annonçant qu’elle entend bien séduire sur son marché intérieur 1 million de clients, et un volume identique dans le marché unique.
Conclusion sur la stratégie de la néo banque britannique Starling Bank
Les craintes de cash burning de la trésorerie de Starling Bank pour atteindre une masse critique, à cause des coûts d’acquisition sont balayées d’un revers de la main par la fondatrice. Anne Boden déclarant “Pour le moment nous ne faisons pas d’acquisition payante. Et nos premiers clients sont nos partenaires”, explique Anne Boden. “Nous avons plusieurs milliers de nouveaux inscrits chaque semaine”, se félicite-t-elle.
Espérons que la nouvelle levée de fonds de 40 millions de livres qui vient après celle de 70 millions de janvier 2016 puis soutenir le développement de cette prometteuse néo banque britannique. Car qui dit plus d’acteurs de cette taille, dit plus de concurrence, et de meilleurs produits et tarifs pour les utilisateurs Banque 2.0.
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