Si le cours du Bitcoin a explosé, porté par la spéculation, la consommation électrique du bitcoin pourrait bien être son talon d’Achille. En effet, la décentralisation de la crypto monnaie et l’utilisation de la technologie Blockchain nécessite la validation de chaque transaction par différents ordinateurs du réseau peer-to-peer utilisé par Bitcoin. Ce travail est ce que l’on appelle une preuve de travail, qui n’est autre qu’un calcul cryptographique nécessitant une grande puissance informatique afin d’être résolu.
L’on estime à 30,25 TW/h la consommation électrique du Bitcoin en 2017. Les chiffres sont faramineux, la consommation électrique du Bitcoin étant égale à celle de près de 160 pays, dont le Maroc, l’Irlande, la Hongrie ou le Liban pour n’en citer que quelques-uns. En France, le minage du Bitcoin représente un peu moins de 7 % de la consommation électrique nationale, un chiffre à tempérer puisque l’Hexagone se situe au 10e rang des pays consommant le plus d’électricité au monde. Un chiffre à mettre aussi en perspective avec les 1 % dédiés au minage du Bitcoin en Chine, l’empire du milieu étant pourtant le pays recensant le plus de fermes de minage du Bitcoin.
Le Bitcoin est il tenable à long terme ?
Ainsi, l’engouement autour des nouvelles façons d’utiliser son argent, avec les comptes sans banque, les banque mobiles ou les crypto monnaies, ne doit pas masquer le sujet critique de sa consommation électrique du bitcoin. Les chiffres effarants présentés plus en amont auraient de quoi soulever l’indignation de toute personne sensibilisée aux questions environnementales. Comment est-il possible qu’un simple instrument financier soit un tel gouffre énergétique, d’autant plus que le Bitcoin n’a à ce jour aucune fonction économique, si ce n’est alimenter la spéculation…
La volonté certes noble de son créateur Satoshi Nakamoto de mettre au point un système de cash entièrement électronique, ne doit pas cacher les défauts intrinsèques de la mère des crypto monnaies. Il est parfois surprenant de constater l’aveuglement de ses défenseurs comme le rappelle l’épisode de la mise en place de Segwitx2. Un fork Bitcoin permettant d’améliorer le nombre de transactions par seconde, afin de désengorger le Bitcoin victime de son succès. Ainsi, afin de comprendre pourquoi la consommation énergétique du Bitcoin est intenable à long terme, il est essentiel de revenir aux principes de base d’une crypto monnaie.
Précédemment, nous avons vu que le Bitcoin fonctionne sur un réseau peer-to-peer constitué d’une multitude d’ordinateurs indépendants, ce que l’on appelle dans le jargon technique des nœuds. Ces ordinateurs sont les garants de l’immutabilité des transactions enregistrées sur le registre de la Blockchain Bitcoin. En échange de ce travail de validation des transactions, les acteurs mettant à disposition leurs puissances de calcul informatique sont rémunérés par une commission sur chaque transaction validée.
Fork Segwitx2, une solution intermédiaire
Dès lors, plus le Bitcoin est populaire, plus le nombre de transactions augmente et plus la consommation énergétique du bitcoin, conformément à la loi de l’offre et de la demande. Pour autant, parce que la technologie de la Blockchain induit une limite structurelle au nombre de transactions qu’il est possible d’opérer durant une période de temps donné. Et ce, quand bien même l’implémentation du nouveau protocole Segwitx2 améliorerait le nombre de transactions réalisables. Notamment, en augmentant la taille de la chaîne de blocs à 8 Mo, au lieu de un mégaoctet actuellement. L’augmentation des transactions induirait un phénomène de concurrence entre les mineurs débouchant sur une augmentation du tarif de la commission.
Dès lors, pour capter cette manne financière, les acteurs du minage n’auraient d’autres choix que de déployer plus de machines sur le réseau. L’augmentation du nombre de machines est une nécessité pour garantir l’inviolabilité de la Blockchain Bitcoin. En effet, le nombre de nœuds de calcul détermine le seuil de puissance que devraient déployer un cyber pirate pour corrompre le système de vote basé sur la loi du 51 %. Dès lors, plus les sommes circulant sont élevées, plus ce niveau doit être élevé pour décourager les fraudeurs potentiels (qui pourraient être des états).
Pourquoi la consommation électrique du bitcoin est problématique
Ces 2 arguments emprisonnent le Bitcoin dans une course sans fin à la puissance informatique, et à l’augmentation de la facture énergétique qui lui est indissociable. Même si quelques améliorations techniques notamment à travers l’intégration d’un protocole moins gourmand en énergie peuvent avoir des effets à la marge. Les plus enthousiastes de la communauté estime que le problème de la consommation énergétique du bitcoin se résorbera de lui-même, sans voir l’éléphant dans la pièce, l’imperfection résidant au cœur même de la Blockchain Bitcoin ; le mécanisme de preuve de travail.